Comment Poverty Point est devenu un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO

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Afin de devenir un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, Poverty Point devait être sélectionné, démontrer son importance au niveau national et prouver qu’il dispose d’une protection suffisante pour être préservé sur le long terme.

La compétition s’est avérée un peu rude, selon Diana Greenlee, archéologue sur le site de Poverty Point et professeure adjointe d’archéologie à l’Université de Louisiane, à Monroe. « La plupart des sites du patrimoine mondial sont visuellement assez beaux », explique-t-elle. « Nous avons dû trouver la meilleure façon de mettre le site en valeur. » Elle le souligne elle-même : « Poverty Point est vraiment incroyable, mais à la surface, il s’agit de simples mottes de terre. »

Mais ces mottes ont une grande importance archéologique. L’histoire de Poverty Point, contemporaine de celle du pharaon égyptien Toutankhamon, reste en grande partie un mystère. Les archéologues ont découvert que des groupes indigènes de chasseurs-cueilleurs vivaient dans cette partie de la Louisiane entre 1700 et 1100 avant J.-C. Ces groupes ont construit un paysage spectaculaire, constitué d’un ensemble de crêtes concentriques en forme de C et de monticules de terre, dont le plus haut s’élève à 22 mètres. On ne sait que peu de choses sur la raison d’être de ce site, mais son ampleur est exceptionnelle. « Le fait que ces énormes buttes semblent sortir de nulle part, mais également la complexité de leur structure, les rend particulièrement remarquables », souligne Diana Greenlee.

Il existe quelques théories sur l’objectif de ces ouvrages à Poverty Point. Ils servaient peut-être à signaler un lieu important, ou à rassembler la population afin de renforcer les liens sociaux. Selon Diana Greenlee, « Nous ne savons pas ce que les personnes qui ont construit ces tertres avaient en tête. Mais ces monticules sont une indication de pouvoir et de richesse. » Elle suggère qu’ils étaient destinés à informer les civilisations voisines « qu’il serait plus judicieux de coopérer que de s’affronter ».

Quant au mystère qui se cache derrière le nom étrange du site, celui-ci est plus facile à comprendre. Le nom de Poverty Point a été donné en référence à une plantation du XIXe siècle qui occupait autrefois une partie de la vallée du Mississippi, à proximité du site.

Poverty Point peut se découvrir de plusieurs façons. Vous pouvez effectuer une visite guidée d’une heure en bus touristique, emprunter un circuit libre en voiture ou bien explorer les lieux à pied. Une balade autour des tertres dure environ deux heures. Des cartes et des brochures sont disponibles au centre d’information touristique, qui comprend également un musée et une salle de cinéma, où un film de présentation est diffusé.

Des manifestations et des expositions interactives sont régulièrement programmées à Poverty Point, notamment des démonstrations de taille de silex, des compétitions de lancer d’atlatl, une sorte de propulseur ancestral, et divers ateliers d’artisanat. Les randonnées nocturnes animées par des rangers offrent également aux visiteurs une occasion unique de découvrir le site sous les étoiles.